Publié dans Economie

Concurrence déloyale - Prolongation des mesures de protection des produits locaux

Publié le dimanche, 19 février 2023

A la limite du dumping, les importations de certains produits effacent totalement les produits locaux sur le marché à cause des prix concurrentiels appliqués à ces produits importés. Dans ce contexte, l’Autorité nationale chargée des mesures correctives commerciales (ANMCC) a été saisie des requêtes de la part des Branches de production nationale (BNP) concernées sollicitant l’ouverture d’une enquête de réexamen pour prorogation des mesures de sauvegarde en vigueur sur les importations de pâtes alimentaires, détergents en poudre et couvertures. Pour rappel, depuis 2019, après des mesures de sauvegarde appliquées, à l’issue de longs mois d’enquête sur l’existence de dumping et d’importation massive, le détergent en poudre importé a été taxé de trente ariary de plus par sachet de 30g, un droit additionnel de 29% sur les pâtes alimentaires et 42% sur les couvertures importées.

Ces mesures de sauvegarde sont en passe de devenir des mesures définitives présentement avec cette enquête de réexamen pour prorogation. Particulièrement pour le cas des détergents en poudre, les producteurs locaux de produits nettoyants n’occupent qu’une petite part du marché à Madagascar. Selon un producteur local, les détergents d’origine malagasy ne couvrent que 140 tonnes, sur un besoin annuel atteignant une moyenne de 15 000 tonnes. Le reste est essentiellement couvert par les produits d’importation.

Hausse de production 

La commercialisation de ces détergents a augmenté de façon exponentielle durant la période allant de 2013 à 2017. Passant de 1 400 à 15 000 tonnes, soit une hausse de près de 700 %. L’importation a donc été la solution la plus évidente pour les opérateurs plus ou moins opportunistes. D’un autre côté, les mesures entreprises par l’ANMCC ont ainsi conduit récemment à l’implantation d’unités de production de certains produits importés sur le territoire malagasy. Les détergents en poudre des marques « Extra Propre » et « Vaoline » sont désormais produits à Madagascar. Les pâtes de marque « Panzani » et « Illico », auparavant importées, sont maintenant fabriquées localement tandis qu’une autre société de fabrication de couvertures a aussi vu le jour. « Des mesures sont étudiées pour être appliquées afin de sauvegarder l’intérêt des entreprises locales. L’entité mène les enquêtes à la demande des entreprises ou des branches de production nationales, se sentant lésées face à des manœuvres de dumping ou à l’accroissement massif des importations et à d’autres pratiques commerciales préjudiciables à leur égard » explique Barthélémy, directeur général de l’ANMCC. En effet, il est indéniable que l’économie malagasy dépend largement des flux d’importation. Il s’agit pour le moment d’atténuer les impacts de la flambée de ces importations sur la consommation mais aussi et surtout sur les conséquences directes de ces importations sur les produits et industries locaux sur le plan de la concurrence. 

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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