Ces mesures de sauvegarde sont en passe de devenir des mesures définitives présentement avec cette enquête de réexamen pour prorogation. Particulièrement pour le cas des détergents en poudre, les producteurs locaux de produits nettoyants n’occupent qu’une petite part du marché à Madagascar. Selon un producteur local, les détergents d’origine malagasy ne couvrent que 140 tonnes, sur un besoin annuel atteignant une moyenne de 15 000 tonnes. Le reste est essentiellement couvert par les produits d’importation.
Hausse de production
La commercialisation de ces détergents a augmenté de façon exponentielle durant la période allant de 2013 à 2017. Passant de 1 400 à 15 000 tonnes, soit une hausse de près de 700 %. L’importation a donc été la solution la plus évidente pour les opérateurs plus ou moins opportunistes. D’un autre côté, les mesures entreprises par l’ANMCC ont ainsi conduit récemment à l’implantation d’unités de production de certains produits importés sur le territoire malagasy. Les détergents en poudre des marques « Extra Propre » et « Vaoline » sont désormais produits à Madagascar. Les pâtes de marque « Panzani » et « Illico », auparavant importées, sont maintenant fabriquées localement tandis qu’une autre société de fabrication de couvertures a aussi vu le jour. « Des mesures sont étudiées pour être appliquées afin de sauvegarder l’intérêt des entreprises locales. L’entité mène les enquêtes à la demande des entreprises ou des branches de production nationales, se sentant lésées face à des manœuvres de dumping ou à l’accroissement massif des importations et à d’autres pratiques commerciales préjudiciables à leur égard » explique Barthélémy, directeur général de l’ANMCC. En effet, il est indéniable que l’économie malagasy dépend largement des flux d’importation. Il s’agit pour le moment d’atténuer les impacts de la flambée de ces importations sur la consommation mais aussi et surtout sur les conséquences directes de ces importations sur les produits et industries locaux sur le plan de la concurrence.
Hary Rakoto